LE DÉCLIN DE L’ÉCOLE CORANIQUE

Moroni, le 22 novembre 2016

 

 

S.E. Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement, de la recherche et des Arts en Union des Comores

Moroni

 

 

Excellence, Monsieur le Ministre,

 

Sur vos instructions, le Secrétaire Général a bien voulu me transmettre une ébauche du projet de loi d’orientation et m’a demandé de communiquer mes observations et commentaires. Je vous remercie infiniment pour cette marque d’estime et de confiance.

 

Je saisis cette agréable occasion pour attirer votre haute attention sur la situation de l’école coranique au cours de ces dernières quarante-deux années. Je vais tenter de montrer les conséquences de la dégradation de cette institution sur le comportement de notre jeunesse et enfin, suggérer ce que, de mon point de vue, doit être fait pour préserver les valeurs et la cohésion de notre communauté nationale.

 

Le déclin de l’école coranique

 

En 1974, un expert de l’UNICEF, à la demande du ministre territorial de l’enseignement, a réalisé une étude en vie d’une réforme du système éducatif comorien. Son rapport de mission a classé l’école coranique dans le chapitre de l’éducation périscolaire et l’a ainsi décrite. « Fonctionnant le plus souvent dans un local de fortune ou dans la maison même du maître, dépourvue de tout mobilier, pratiquant une pédagogie fondée sur la seule mémoire et un style disciplinaire rigoureux, elle s’attire souvent un jugement sans indulgence de la part des professionnels de l’enseignement. Mais cette opinion appliquant les normes éducationnelles classiques n’est pas pertinente en l’occurrence, parce que l’école coranique actuelle des Comores n’est plus un établissement religieux d’enseignement, c’est un établissement d’enseignement de la religion. La lecture du Coran n’est pas, à proprement parler, un acte de lecture, c’est-à-dire de communication d’un message intelligible, elle est l’approche rituelle de signes sacrés dont le sens n’est pas dévoilé, et dont le maître n’envisage pas de la part de l’élève le réemploi extra coranique. On y apprend la religion musulmane par essence ascétique[1] ». …  

[1] Claude CHICOT, Rapport de mission 1974, p.60-61

 

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