Si Mayotte m’était contée

Pour une mémoire collective

Un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.   

Maréchal Ferdinand Foch

La conscience historique se définit comme la capacité à accéder à sa propre dimension historique par la conscience de son passé, indispensable pour comprendre ce que l’on est. 

Raymond Aron

La belle Matsingo, sœur du waziri de Mzamboro et du waziri de Kwale, la fondatrice du matrilignage royal de Mayotte et qui a donné son nom, à la première capitale royale de l’île au milieu du dixième siècle Apr. J.-C., sera surprise désagréablement, le jour du jugement dernier, quand elle découvrira le peu de valeur que ses descendants du milieu du dix-neuvième siècle estimaient pour les deux millénaires d’histoire de son peuple. Quand elle aura appris, pour quelle rémunération, les princes Said Omar ben Aboubacar, cadi de Mamaoudzou et Said Omar ben Hassan, cousin et ministre du sultan Salim d’Anjouan avaient souscrit aux tractations machiavéliques de l’officier français, Passot et de notables sakalavas de Nosy Be avaient fait passer l’ile de Mayotte pour un apanage d’un roi sakalava déchu et réfugié à Dzaoudzi et l’avoir vendue à la France comme l’avaient fait les princesses Bety et Tsioumeko, souveraines respectivement de Sainte-Marie et de Nosy Be.

Le peuple autochtone de Mayotte comme celui de toutes les îles comoriennes était fier de son histoire et fortement attaché à ses traditions au cours des siècles passés. Il y a trois mille ans, l’île de Matsingo ne s’appelait pas Mayotte ni d’ailleurs la Gaule n’en déplaise aux créoles et leurs serviteurs qui pour l’appât du gain des euros ont aujourd’hui érigé le nom d’un souverain malgache, réfugié dans l’île, Andriantsoly, en mythe fondateur d’une nation mahoraise. Depuis la haute antiquité, les marins arabes et grecs d’Égypte qui passaient au large de nos îles contemplaient des nuées d’oiseaux au plumage d’une blancheur immaculée, qui illuminaient le jour sous le soleil et la nuit sous la pleine lune, la verdure des vastes étendues de mangroves. Les voyageurs appelaient ces terres l’archipel des îles Kumrs. Selon Yaqût al-Hamawi (1179-1229) dans son ouvrage « Le livre des noms des pays[1] », le mot kumr signifie une forte lumière.


[1] Yaqut ibn Abdullah al-Rumi al-Hamawi, Kitab mu’djamu al’buldan (Livre des pays)

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